6 tendances branding pour 2025
Prédictions totalement personnelles, mais loin d'être sans fondement
Nouvelle année rime avec voeux de bonne année, mais aussi avec changements ! Je teste cette plateforme pendant quelques semaines pour décider de l’intérêt d’être ici ou pas.
Et pour commencer l’année, le sujet que j’adore et qu’on attend généralement avec impatience : les tendances 2025. Cette année, je l’axe autour du branding pour mêler l’aspect visuel, la stratégie de marque, le marketing et la communication.
Ndlr. : tout cela relève d’un avis très personnel, qui repose sur la lecture d’articles, d’échanges avec des consœurs et de veille permanente tout au long de l’année. Je suis très sensible aux tendances et j’aime repérer ces signaux faibles. Maintenant, je ne suis pas devin et je peux tout à fait me tromper.
Les communautés battent (encore) leur plein
Rien de nouveau avec cette tendance, je l’avais déjà mentionné dans mes tendances 2024 et j’en ai parlé tout au long de l’année dernière. Mais elle s’est développée et a mûri, devenant encore plus importante, voire essentielle en 2025.
Aujourd’hui, on ne vend pas qu’un produit ou un service, on donne envie d’adhérer à un style, à des valeurs, à une personne. Si tu donnes envie de faire partie de ton club, alors l’effet communautaire devient d’une force sans commune mesure.
Ça entraîne des nouvelles manières de communiquer avec sa cible. Actuellement, l’engagement est en baisse (drastique) sur les réseaux : même si on les consomme encore, tu l’as sûrement remarqué, tu likes moins, tu commentes moins, tu interagis moins. Une des grandes parades apparues en 2024 est ManyChat, maintenant ça se passe dans les DM (dixit Adam Mosseri lui-même). Alors quand je vois une marque comme Ysé proposer de répondre un émoji à sa story pour recevoir en avant-première leur prochain lookbook, je me dis que les choses ont évolué à la vitesse de l’éclair !
L’influence prend également du recul, notamment avec le mouvement de désinfluence (où on déconseille de consommer) et la lassitude des “collaborations payantes" que certains créateurs boulotonnent comme des smarties, au point où ça devient impossible de croire qu’ils consomment ces produits… Alors on finit par faire bien plus confiance à des petits groupes privés ou des personnes expertes à l’audience de niche mais à l’authenticité réelle. Et les marques commencent à s’en rendre compte, comme Refy, qui a organisé un “community trip”, en invitant des clientes au lieu du traditionnel voyage presse pour les influenceurs.
Les événements physiques continuent de prendre de l’ampleur, que ça soit des pop-up stores, des repas, des séminaires, des masterclass. L’impact sur la communauté est forte, puisque ça rend concret l’idée de faire partie d’un club. Refy l’a bien compris en organisant aussi des événements pour sa communauté new-yorkaise, notamment pour ses 4 ans.
Les groupes privés ont également pris leur essor avec les nouvelles fonctionnalités d’Instagram et Whatsapp. Mais ça a encore de mal à prendre, à cause des paramètres encore limités et d’un besoin d’être (très) bien animés pour fédérer ce club.
Mon avis : on ne peut plus faire l’impasse dessus si on veut aujourd’hui acquérir un statut de marque et créer un effet communautaire. Il est aussi important d’élaborer un univers de marque reconnaissable, harmonieux, unifié et de faire vivre une expérience. Créer une communauté n’est donc pas simple, l’entretenir encore moins et tous les détails comptent.
Le marketing sensoriel
Certes, j’adore la food, mais tu as dû le remarquer, les marques l’utilisent de plus en plus. Ça marque et ça marche, puisque ça fait appel aux 5 sens, déclenchant des émotions, des sensations, des souvenirs.
Les marques ont besoin de susciter des émotions pour créer un lien avec leur audience et accessoirement donner envie de consommer leurs produits… Rhode a un succès fou et navigue sur cette tendance, sortant par exemple une édition limitée de son produit phare en version “cinnamon” bun (qui ne rêve pas de l’avoir ?!)
La couleur de l’année Pantone est mocha mousse, une savoureuse teinte marron évoquant le chocolat, le café et le cacao, rien que ça ! Quant à Pinterest, il prédit comme tendance 2025 la “cerise mania“ et des banquets de folie au style rococo ou surréaliste.
Ça souligne un besoin de réconfort, de réassurance, un retour en l’enfance, à plus de légèreté, sans oublier l’amour des bonnes (et belles) choses.
Les événements IRL, déjà évoqués dans le point précédent, donnent aussi une belle place au sensoriel : on peut toucher, sentir, goûter et plus seulement admirer sur son portable.
Deux secteurs m’ont également particulièrement marqués par leur essor : les parfums, avec plein de nouvelles petites marques, loin des gros mastodontes que l’on trouve à Sephora et le boom des boissons sans alcool ultra stylées. Deux secteurs qui font appel aux 5 sens !
Mon avis : c’est un ressort créatif aussi simple qu’impactant et dans des domaines comme la cosmétique, le parfum, la bougie, c’est très approprié. Au lieu d’associer les produits à des mannequins un peu trop parfaits ou des scènes de nature morte trop lisses, on les lie à des odeurs, des goûts, qui ont un impact bien plus fort. Et c’est tout à fait exportable pour d’autres types de produits et services pour créer une association rapide et positive avec la cible, en jouant sur ce qu’elle aime.
Le quiet luxury
Tendance plus nichée : un luxe discret, élégant, qui s’impose par lui-même. C’est dans la tendance minimaliste, qui ne se démode guère, mais c’est une réinterprétation plus austère, limite peut-être trop. Puisqu’on va jusqu’à effacer les signes de la marque, comme dans la boutique parisienne The Row. Ça va même jusqu’à un côté monacale, comme l’hôtel du Couvent à Nice vogant totalement sur cette tendance (au sens figuré comme au propre, puisque il est dans un ancien couvent !)
Malgré cette froideur, je le vois comme une manière de créer une connexion avec sa cible, en étant finalement seulement accessible à ceux qui y sont sensibles.
Ça renvoie à un côté intemporel, bien qu’on puisse lui reprocher ce côté trop quiet, mais ça souligne aussi un besoin d’intimité. Par exemple, les marques jouant sur cet aspect ont tout intérêt à se focaliser sur l’organisation des événements intimistes pour des personnes triées sur le volet au lieu de pop-up stores ouverts à tous.
Les couleurs comme le jaune beurre, le mocha mousse s’imbriquent à merveille dans cette tendance, comme les matières naturelles, le soin apporté aux détails, à l’architecture, à la décoration. Austère ne veut pas dire sans âme. Par exemple, la marque Soeur incarne bien cette tendance, elle a su créer un univers de marque fort, reconnaissable, mais froid pour ceux qui n’y sont pas sensibles.
Mon avis : je l’adore, mais elle est loin d’être adaptée à tous les secteurs, à tout le monde, et pour que ça soit bien fait, il faut avoir une bonne connaissance de sa cible pour lui parler et créer cet effet club élitiste. C’est loin d’être aussi simple qu’il n’y paraît, ce n’est pas juste être minimaliste, c’est créer tout un univers de marque feutré, élégant, quiet mais impactant.
Le maximalisme
À l’opposée de la tendance précédente, la maximalisme prend de l’envergure et touche à fond l’univers visuel. Clairement, ça souligne le lassitude du côté bien trop sage et plat du minimalisme, très vue ces dernières années. Maintenant, la surenchère est de mise !
Ça touche de nombreux secteurs : le graphisme, le branding, mais aussi la déco et le maquillage, ce que met en lumière les prédictions Pinterest avec le miximalisme, le style rococo, le style Mermaid, etc. Le visuel devient alors un moyen d’oser, de s’affirmer, de rompre les codes classiques, voire même de revenir à l’enfance.
Ça peut aussi être une interprétation moins excentrique, un mix entre le minimalisme et le maximalisme (que Canva voit comme une opulence minimaliste). C’est osé insérer des éléments plus originaux, plus marquant, comme une typo, une mise en page plus chargée, une couleur inattendue.
La surenchère devient un moyen de sortir de lot, voguant sur la demande croissante d’authenticité, de vrai, de vulnérabilité. On attend aussi plus de divertissement des réseaux sociaux et cette tendance s’inscrit bien dedans, de ne plus avoir peur de casser les codes, ne serait-ce que dans sa grille insta.
Mon avis : je pense que ça devrait exploser en 2025, pour s’opposer à ce qui a prédominé ces dernières années. Mais ce n’est pas à faire n’importe comment et c’est à utiliser avec délicatesse pour que ça ne tombe pas dans le mauvais goût.
L’IA s’affirme
Il y a un an, je portais encore un regard suspicieux sur l’IA, aujourd’hui il a bien changé, puisque je la vois comme une tendance montante ! Sur Linkedin je ne cesse de voir passer des visuels fait en IA et je suis bluffée par la beauté des images, que je confonds avec des vraies photos.
L’évolution de la place de l’IA est très intéressante : elle n’est plus perçue comme un danger pour un métier, mais comme un outil pour mieux le faire ou le faire autrement. Je ne le perçois pas comme un rival, mais comme un moyen d’explorer des nouveaux territoires. Alix Petit aborde notamment ce sujet dans son épisode de podcast sur The Bold Way.
Au niveau du branding et de la création graphique, ça ouvre un champ des possibles immenses. Peut-être même que ces designers vont devenir des vrais artistes, à terme plus chers qu’une campagne traditionnelle.
Mon avis : c’est à suivre de près, ça m’intrigue de voir l’évolution de ces pratiques, notamment autour de la photo. Je m’interroge sur la place qu’elle va prendre cette année, si ça va finir par prédominer ou pas. Dans tous les cas c’est à insérer d’une manière ou d’un autre dans sa manière de travailler.
Le retour aux sources
À l’opposé de l’IA, un vrai retour aux sources émergent à plusieurs niveaux.
L’outdoor et plus particulièrement la montagne deviennent super tendance. Si Skims fait une collab avec The north Face pour sortir des combinaisons de ski à plus de 1000 euros, ce n’est pas pour rien ! Certes, c’est très tendance, mais ça démontre le désir actuel de la société pour plus de nature, plus d’activité dehors. Courir, faire du trail, c’est devenu accessible à tous, tendance, mais en même temps, il y a une demande et une envie.
Le craft prend également de l’ampleur. Ça peut être sous forme de collage, de scrapbook, d’illustration, de typographies manuscrites, d’artisanat, etc. On peut le relier à la tendance vintage qui est là depuis plusieurs années, mais avec un interprétation plus moderne pour s'’insérer dans la société actuelle.
Mon avis : j’y vois un désir de réconfort, d’ancrage, mais aussi et surtout une opposition au digital, à la production de masse et à l’IA. C’est une tendance finalement assez engagée, qui illustre la saturation actuelle, en proposant une alternative. J’aurais tendance à conseiller de l’utiliser avec conscience et pas juste parce qu’on estime que c’est dans l’air du temps.
Face à ce (long) tour d’horizon, tu as pu remarquer que les tendances s’opposaient entre elles, comme si une dualité était nécessaire pour trouver un équilibre (ou que chacun y trouve son compte).
Ce qui m’a aussi marquée, c’est qu’il n’y a au fond aucune grosse rupture, c’est en continuité avec les précédentes années. Par contre, ça s’affine et s’affirme.
Je n’ai pas abordé toutes les tendances que j’ai repérées (comme le personal branding totalement d’actualité encore ou l’importance de créer un contenu qui sort du lot), pour pas que ça devienne indigeste. Par contre, retiens qu’il est important d’avoir une image de marque travaillée, de dégager une vibe pour toucher ta cible et créer potentiellement “ton club”. L’idée n’est pas d’être percutant pour être percutant, mais de l’être pour ta cible. Ce n’est pas une mince affaire… Mais ça en vaut la peine !